vendredi 22 juillet 2011

Sentiment d'attachement

Enceinte pour la deuxième fois et de-nouveau devant faire face à l'hyperémèse, je voulais avancer une réflexion sur le sentiment d'attachement vis-à-vis du bébé.

Pour ma première grossesse, je n'ai pas réussi à avoir de sentiments positifs vis-à-vis du foetus avant... sa naissance ? Disons que j'étais tellement obnubilée par mon état, mes vomissements, mon mal-être, qu'il n'y avait pas de place à des rêveries heureuses concernant le petit être qui grandissait en moi.
Non pas que je l'aie maudit, je savais pertinemment que ce n'était pas de sa faute ! Mais bref, on était chacun de notre côté, lui à faire son travail de bien grandir, et moi à essayer de rester en bon état !

Pour cette nouvelle grossesse, à 1 ou 2 semaines quand j'ai subodoré que je pouvais être enceinte, j'ai pensé intérieurement "si tu es en moi, petit être, je te souhaite la bienvenue et je suis très heureuse, et peut-être que c'est la seule fois où je pourrai le penser fortement et te le dire car si les nausées reviennent comme la dernière fois mes pensées seront ailleurs".
C'est le cas désormais, puisqu'à la 6ème SA, l'heure des nausées et vomissement avait sonné, comme de juste...

C'est un peu confus dans ma tête mais il me semble bien qu'en accueillant mon premier enfant, je culpabilisais un peu de ne pas avoir pu penser plus à lui pendant ma grossesse. Je sentais que j'avais à me faire pardonner de lui, pour l'avoir un peu maltraité malgré moi (ainsi ai-je dû ressentir les choses) à cause de tous ces vomissements, me demandant comment, lui, les avait vécus.
Et je pense que ces sentiments que j'avais ne sont pas étrangers au fait que j'aie pris beaucoup d'application à l'allaiter au sein, le plus longtemps possible (20 mois), comme un acte de réparation. Allaitement où, de mon côté, j'ai pris énormément de plaisir, cela va sans dire. Si ce n'avait pas été le cas, j'aurais trouvé d'autres choses pour symboliser cette "réparation" !

Mais tout ça pour dire que, même s'il n'est pas nécessaire de passer par l'hyperémèse ou d'autres maux de grossesse pour connaître des difficultés pour s'attacher à son bébé, je pense que l'hyperémèse ne participe pas forcément à construire ce lien.
A moins qu'on renverse les choses et qu'on décide de voir cette maladie comme un solide lien qui aurait uni la mère et l'enfant dès le début de la grossesse au travers d'une lutte vécue ensemble pour un même objectif ?